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Astronomie, astrologie, l’âge des découvertes

À l'aube de la Renaissance, aucune distinction nette n'était établie entre l'astrologie et l'astronomie. Il faudra attendre le XVIIe siècle pour qu’une distinction soit établie, aboutissant aux définitions actuelles : l'astronomie est la science du mouvement et de la position des astres, tandis que l'astrologie est l'art permettant de prédire l'avenir grâce à la position des étoiles.

La grande renaissance de l'astrologie en Europe fut caractérisée par la diffusion de textes arabes et grecs. Le bouleversement est visible également dans les sciences du corps humain, l’imprimerie de Gutenberg en 1454 et le nocturlabe, qui apparaît dans les textes vers 1550. L'influence des astres sur les créatures terrestres était vu comme étant une chose indiscutable. La légitimité de cette discipline était rarement contestée, car elle était exercée par des savants renommés, l'astrologie faisant ainsi pleinement partie du fond culturel de la Renaissance. Cette vision du monde était solidement ancrée dans un géocentrisme absolu, avec un fort penchant anthropocentrique. L'astrologie reposait sur la correspondance entre l'homme et le ciel, reliant intimement les destinées humaines aux mouvements célestes. 

Connaissances au moment de la Renaissance

L'astronomie de la fin du Moyen Âge était basée sur le modèle géocentrique décrit par Claudius Ptolémée dans l'Antiquité. Il est probable que très peu d'astronomes ou d'astrologues aient lu leurs ouvrages, qui avaient été traduits en latin par Gérard de Crémone au XIIe siècle. Ils s'appuyaient plutôt sur des introductions au système ptoléméen telles que le De sphaera mundi de Johannes de Sacrobosco et le genre de manuels connus sous le nom de Theorica planetarum. Pour prédire les mouvements planétaires, ils se sont tournés vers les tables d'Alfonsine, un ensemble de tables astronomiques basées sur les modèles de l'Almageste mais incorporant quelques modifications ultérieures, principalement le modèle de trépidation attribué à Thabit ibn Qurra.

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Vers 1450, le mathématicien Georg Purbach a commencé une série de conférences sur l'astronomie à l'université de Vienne. Regiomontanus, qui était alors l'un de ses étudiants, a rassemblé ses notes sur les cours et les a publiées dans les années 1470 sous le titre Theoricae novae planetarum. Purbach a également commencé à préparer un résumé et un commentaire de l'Almageste. Il mourut après avoir terminé seulement six livres, et Regiomontanus poursuivit la tâche en consultant un manuscrit grec rapporté de Constantinople par le cardinal Bessarion. Lorsqu'il fut publié en 1496, l'Épitomé de l'Almageste permit pour la première fois à de nombreux astronomes européens d'accéder aux niveaux les plus élevés de l'astronomie ptolémaïque.

Cette résurgence atteint son apogée avec l'énorme influence exercée sur des figures telles que Copernic. En 1543, il publie une œuvre révolutionnaire qui bouleverse les paradigmes établis depuis l'Antiquité. Pour la première fois depuis les temps anciens, Copernic propose un système héliocentrique, remplaçant les anciennes sphères du système antique par des orbites planes, entraînant ainsi chaque planète autour du soleil. L'ingéniosité de Copernic réside dans sa rupture avec le dogme du géocentrisme.

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Ce nouveau système héliocentrique, en plus de faciliter de nombreux calculs théoriques, ouvre la voie à de nombreuses avancées scientifiques. Initialement, l'Église ne manifeste pas de réticence, percevant cela comme une simple évolution des méthodes de calcul. Cependant, des problèmes surgissent lorsque l'on réalise que cette nouvelle théorie remet en question la physique d'Aristote, ébranlant ainsi des fondements établis depuis longtemps.

Giordano Bruno, disciple de Copernic, pousse l'hypothèse encore plus loin en suggérant que le soleil pourrait être une étoile parmi d'autres, ce qui mène à des controverses. Ces idées novatrices, notamment sur les astres, se heurtent à l'opposition de l'Église, aboutissant à la tragique fin de Giordano Bruno en 1600.

Ce n'est pas Copernic, mais Kepler, qui parvient à comprendre les lois des mouvements des planètes. Il bénéficie des données de Tycho Brahe, un tournant inattendu pour lui qui, à l'origine, rejetait le système copernicien. Kepler propose un double système de révolution et érige le premier observatoire moderne en Occident sur l'île de Haven, près de Copenhague. Il réalise des calculs et obtient des résultats prodigieux avec une précision d'instruments inégalée.

À sa mort en 1601, Kepler, son apprenti, hérite de ses cahiers. Bien que Kepler soit le dernier grand astronome imprégné d'astrologie, il adopte le système de Copernic et souligne que la précision des calculs découle d'une observation rigoureuse. Il est surtout reconnu pour les lois qu'il énonce sur le mouvement des astres, anticipant même la gravité sans en avoir conscience. 

Galilée est célèbre notamment pour être un martyr de la lutte entre l'esprit scientifique et l'Église. À l'aide de sa lunette astronomique, il observe fin 1609 que la surface de la Lune n'est pas lisse. Au début de l'année suivante, il observe les quatre plus grandes lunes de Jupiter. Plus tard, en 1610, il observe les phases de Vénus - une preuve de l'héliocentrisme, et en 1612, il note les mouvements de Neptune, mais ne l'identifie pas en tant que planète. Il invente le terme d'aurore boréale en 1619, à partir de la déesse romaine de l'aube et du nom grec du vent du nord, pour décrire les lumières dans le ciel du nord et du sud qui prennent cette si spéciale couleur. Comme Kepler et Brahe, il pratique également l'astrologie, ce qui constitue un complément de revenus.

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