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L'entrée dans la ville 

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Dès le XIe siècle, l’entrelacs de rivières et de canaux façonne l’identité urbaine et politique de la cité. Au cœur de cette dynamique, la Prairie est mentionnée dès 1027 comme une « chose du Duc ». Elle devient rapidement un élément central du paysage caennais, sous le contrôle partiel de l’abbaye aux Hommes. La Prairie n’échappe pas à l’exploitation quotidienne des Caennais, certains y mènent leurs troupeaux.

Quel est le rôle de la Prairie à Caen ?  

Le rôle de la Prairie dépasse le cadre pastoral : dès le XIe siècle, des canaux sont aménagés pour drainer les marais environnants. Ces cours d’eau, transformés en voies de circulation, participent à l’émergence d’un réseau fluvial pensé comme un vecteur d’échanges. Le canal et le port de Caen, encore visibles aujourd’hui, témoignent de ces intenses activités commerciales et industrielles, qui ont marqué le développement urbain de la ville.

Au XIIe siècle, la ville se transforme sous l’impulsion de Robert Courteheuse (v. 1051-1134), duc de Normandie entre 1087 et 1106, par le creusement d’un canal reliant l’Orne au Grand Odon. Il redessine le quartier Saint-Jean, qui devient une île. Ce réaménagement délimite avec précision les contours entre ville et campagne : au nord, le Grand Odon sépare la Prairie du Bourg-l’Abbé ; à l’est, le canal Robert fixe une frontière entre la ville et la campagne, tandis que l’Orne s’impose au sud. Ces bornes structurent Caen jusqu’à l’essor de l’urbanisme au XXe siècle, qui redéfinit les marges de la ville. 

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Passez votre souris sur l'image ! 

Constant-Édouard LE NOURRICHEL (1803 – 1869)n

Courses de chevaux à Caen, 1837, Lithographie
Acquisition du musée par legs Gombeaux en 1984. Inv. 84.6.794

En 1932, la Prairie, intégrée à l’Inventaire des sites classés, prend une nouvelle dimension : réservoir naturel en cas de crue de l’Orne, elle continue de rappeler le rôle central des eaux dans l’histoire de Caen. 

DAUSSY-POCHET d’après William WALDEGRAVE,

Caen, 1826, Lithographie.

Acquisition du musée par legs Gombeaux en 1984. Inv. 84.6.859

La représentation de la Prairie dans nos œuvres
 
 

Les gravures présentées dans cette section montrent la place centrale de l’eau dans l’urbanisme caennais. Dans les deux plans anciens, l’eau est souvent figurée en couleur, tranchant avec les autres éléments, pour en souligner le rôle structurant. Sur l’une d’elles, un traitement similaire est appliqué aux toits des églises, rehaussés de rouge, accentuant leur présence dans le paysage urbain. 

Ces œuvres ne se limitent pas à une représentation colorée : elles révèlent également les particularités de chaque quartier, inscrivant la ville dans son contexte de l’Ancien Régime. Au-delà de la représentation fidèle, les lignes d’horizon offrent une vision d’ensemble de la ville pour dévoiler la transformation progressive : de son héritage médiéval aux grandes mutations du XXe siècle.

La Prairie, berceau symbolique des rivières caennaises !

Le saviez-vous ?
 

Il existe des gravures de Caen qui, en réalité, ne représentent pas la ville. Ce sont des vues fantaisistes.

Comment les reconnaître ?
 

En regardant de plus près ces gravures, on peut remarquer qu’aucun élément distinctif de la ville n’y est présent. Sans un titre indiquant qu’il s’agit d’une représentation de Caen, il est impossible de déterminer le lieu qui y est reproduit.
 

Si les graveurs se contentent de réaliser une image typiquement normande, c’est parce qu’ils ne sont jamais allés à Caen. La plupart sont parisiens ou anglais, et ne connaissent donc pas le paysage urbain de Caen. L’image ne cherche pas à être réaliste. Seul un Caennais peut remarquer s’il s’agit d’une représentation trompeuse. Parfois, certains artistes ne cachent pas cette ignorance puisqu’ils se contentent d’intituler leurs estampes « Vues de Normandie », par exemple.

Ces lithographies n’ont qu’un seul but : être plaisantes à regarder. Le paysage dessiné doit respecter les codes du pittoresque pour créer une image montrant la beauté des villes normandes. Pour cela, toutes les fantaisies sont possibles.

Pourquoi ne pas représenter Caen sous la neige ?

 

ÉCOLE FRANCAISE, Caen sous la neige, 1801-1900
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